摘要:Nos choix présents en matière de lutte contre la déforestation et le dérèglement climatique, contre la surexploitation des ressources naturelles ou encore contre l’érosion du patrimoine écologique, ont des effets qui persisteront longtemps après notre disparition. Devons-nous pour autant consentir des sacrifices immédiats et importants pour le bien-être de nos descendants ? Ils seront de toutes façons mieux lotis que nous si, pour ne parler que des pays développés, la tendance à la croissance observée sur près de deux siècles se poursuit. A moins que, comme le craignent les experts du GIEC et les scientifiques qui travaillent sur la biodiversité et les services éco-systémiques, nous n’approchions de limites naturelles qui engagent dès à présent notre responsabilité vis-à-vis des générations futures. Dans un contexte où les choix actuels ont des effets inégalement distribués au cours du temps, comment arbitrer entre le présent et le futur, entre les intérêts des différentes générations ? Une façon d’envisager le problème est d’incorporer certaines exigences normatives dans un critère de choix social intertemporel, et d’apprécier la légitimité de futurs alternatifs selon le classement opéré par ce critère. Cette démarche aboutit à un message général aussi important que frustrant : rechercher les trajectoires d’exploitation qui évitent les gaspillages ne peut se faire en général sans privilégier certaines générations. La préoccupation pour nos descendants peut se résumer alors à une question : quels sont les compromis souhaitables entre efficacité et impartialité ? Actualiser les utilités de chaque génération avant d’en faire la somme est une réponse possible. Mais un tel critère, longtemps appliqué par défaut, pratique une discrimination à l’encontre des générations futures d’autant plus attaquable que des alternatives existent. Cette note présente brièvement les travaux des chercheurs du département SAE2 sur deux alternatives à l’actualisation. Le critère de Chichilnisky et le critère mixte Bentham-Rawls (MBR) sont deux réponses possibles au dilemme efficacité-impartialité.