La Martinique est actuellement en proie un taux de chômage chronique élevé et une augmentation constante du coût de la nourriture et des autres produits essentiels. La catastrophe écologique s’ajoute à ce problème sociétal avec la contamination par la chlordécone d'environ un tiers de la surface de la terre et les eaux environnantes de cette île. La chlordécone est extrêmement toxique et récalcitrante, son utilisation fut interdite aux Etats-Unis dès 1979 mais elle fut utilisée continuellement jusqu'en 1993. L’agriculture alternative est un moyen pratique pour atténuer le malaise social profond résultant d’un taux de chômage chroniquement élevé et d’une dépendance totale envers les couteuses importations alimentaires de la France métropolitaine. L'un des objectifs de base de cette approche serait de ne pas utiliser de produits chimiques. La culture de certaines plantes solanacées comestibles, comme le poivron, semble être possible dans cet environnement avec l’installation de serres semi-ouvertes, dans lesquelles la lumière naturelle, les précipitations et les températures chaudes toute l'année sont abondantes. Dans cette perspective, l'empreinte carbone de telles productions réalisées en Martinique pourraient être livrées au Royaume-Uni avec une empreinte carbone sensiblement inférieure à celle de poivrons cultivés dans des serres chauffées autonomes d’Europe.