Après bientôt soixante années d’études, il reste toujours à déterminer si la loi de Fitts, un modèle célèbre du mouvement de pointage humain, est une loi logarithmique ou de puissance. Dans deux articles abondamment cités, Meyer & al. ont avancé l’idée que le modèle de puissance qu’ils ont déduit de leur théorie stochastique des sous-mouvements optimisés englobe le modèle logarithmique comme un cas limite atteint lorsque le nombre de sous-mouvements devient grand. Reconsidérant la théorie des sous-mouvements de Meyer et al., nous montrons que cette proposition est mathématiquement inexacte. La théorie de Meyer et al. implique en réalité un modèle quasi-logarithmique plutôt que de puissance, le premier n’étant pas équivalent au second. Une pleine conscience que les deux classes possibles de description mathématique de la loi de Fitts ne sont pas équivalentes nous semble de nature à stimuler la recherche expérimentale dans ce domaine.