Comment un enseignant et un apprenant adulte parviennent-ils à se comprendre pour réaliser une tâche telle que la rédaction d’une lettre, tout en favorisant la construction de connaissances textuelles et scripturales chez l’apprenant ? Guidée par cette question, la recherche présentée ici étudie les processus de coconstruction de connaissances en situation didactique impliquant une enseignante et des adultes en difficulté face à l’écrit. Elle s’inscrit dans une perspective vygotskienne en s’inspirant, entre autres, des travaux de Brossard et de la psychologie ergonomique française. Le dispositif méthodologique des études microgénétiques, visant à rendre compte de l’intercompréhension entre les interlocuteurs à propos des savoirs en jeu ainsi que de l’activité dans laquelle ils sont engagés (ensemble ou non), permet d’analyser des séances de révision textuelle. Les analyses montrent, entre autres, que la manière dont les deux interlocuteurs coopèrent pour réaliser la tâche a un impact sur leur intercompréhension. Nos résultats questionnent, par ailleurs, la distinction entre activité productive et activité constructive.