« Quand les bombardements et les mitraillages au sol ont commencé, on m'a ordonné de m'accroupir derrière un tronc d'arbre, et quoiqu'il arrive, de rester immobile. Ils tiraient sur tout ce qui bougeait.
2Durant les quatre premiers jours, une quinzaine de femmes et d'enfants ont été blessés, des éclats d'obus ont été retirés et des amputations pratiquées sans aucun anesthésiant. Les troupes gouvernementales qui nous encerclaient se rapprochaient et les combats montaient en intensité, tuant tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin.
3A la quatrième nuit, alors que nous courions sur un chemin accidenté, nous avons atteint la ligne de feu des troupes gouvernementales. Les bébés que les femmes portaient se mirent à crier au bruit des tirs et dès que nous nous sommes trouvés à portée de voix des troupes gouvernementales, celles-ci ont dirigé leurs tirs droit sur nous.
4C'était un véritable enfer, des grenades explosaient tout autour, les mitrailleuses crachaient, nous courions, trébuchions, tombions, tentant de traverser le barrage de balles et d'obus. A vingt pas devant moi, un petit garçon hors d'haleine, a été touché par une grenade. Son corps gisait au milieu du sentier étroit. J'ai dû courir droit sur lui pour m'échapper ».
5Washington Post, 28 décembre 1982