摘要:Nous en savons infiniment plus sur l’architecture religieuse catholique que sur les temples protestants et autres bâtiments ecclésiaux de la Réforme. Dans la plupart des pays de la Réforme – dans quelque variante que ce soit, à l’exception peut-être de l’anabaptisme rarement majoritaire ou officialisé – on a simplement repris les bâtiments existants en les purifiant de leurs éléments « superstitieux » ou en les accommodant à sa manière, sans avoir pu dessiner d’emblée un style d’église proprement réformé. D’autre part, ce que l’on pourrait appeler la pudeur visuelle de plusieurs grandes Églises de la Réforme, en particulier celles du courant radical anabaptiste et calviniste, aurait empêché la formation d’un plan protestant réfléchi de décoration des églises. L’opinion courante veut qu’elles se présentent depuis toujours comme des espaces vides, blanchis et démunis des attraits visuels du catholicisme dans leurs expressions romane, gothique, baroque, rococo, classiciste ou néo-gothique. Calvin lui-même aurait été à l’origine d’un grand mouvement de purification des intérieurs d’églises, à commencer par celles de Genève. Ces partis pris ne résistent cependant pas à l’examen érudit des évolutions locales et nationales conduit par A. Spicer dans son beau livre sur les églises réformées dans l’Europe moderne, soutenu par une connaissance parfaite des évolutions particulières dans les cinq régions étudiées : Genève, la Hongrie/Transylvanie réformée, l’Écosse, les Provinces-Unies, et la France huguenote. Si l’on fait abstraction de quelques territoires allemands et helvétiques, son analyse couvre en fait la quasi-totalité de l’espace européen où le calvinisme a joui dans la longue durée d’un statut public.