摘要:L'histoire du siècle est celle d'une formidable réduction des inégalités au sein
des nations industrielles et d'un élargissement tout aussi considérable des inéga-
lités entre les nations elles-mêmes. Pourtant, à partir du milieu des années quatre-
vingt, une autre tendance est apparue. Les nations les plus riches ont vu resurgir
le spectre d'une augmentation des inégalités, tandis que les pays pauvres les plus
peuplés, en Asie, se sont engagés dans un processus de croissance rapide. L'idée
a été immédiatement avancée qu'une relation de cause à effet était à l'œuvre entre
ces deux phénomènes, qu'un phénomène de vases communicants entre le monde
riche et le monde pauvre reportait la pauvreté du monde pauvre sur celle du
monde riche. L'encre de ces débats n'avait pas encore séché qu'un nouveau
changement de direction est apparu dans la deuxième moitié des années quatre-
vingt-dix. La crise asiatique, tout d'abord, a interrompu brutalement la croissance
de ces pays et fait resurgir nombre d'appréhensions à l'égard de la « globalisa-
tion ». Aux États-Unis, par ailleurs, le « miracle » d'une croissance soutenue a fait
taire les critiques contre la montée des inégalités dans ce pays et posé, parfois, en
modèle la « nouvelle économie » américaine.