摘要:RÉSUMÉ Depuis la fin des années 1970, les programmes de transferts sociaux basés sur le concept d'impôt négatif, proposé par Milton Friedman au début des années 1940 et brièvement envisagé au cours de la décennie 1960, gagnent du terrain au Canada et aux États-Unis. Leur développement coïncide avec l'érosion continue des formes traditionnelles d'assistance, fondées sur le critère de ressources, la notion d'assurance sociale et le principe d'universalité. Cette forme inédite de redistribution de la richesse par l'État se développe sur fond d'austérité, ralliant en une coalition politique inattendue les tenants du recul de l'État-providence et les groupes qui soutiennent la fonction redistributive des dépenses de l'État. Des deux pays, c'est le Canada qui est allé le plus loin dans la voie de l'impôt négatif, devenue celle de plus de la moitié de ses transferts sociaux ; aux États-Unis, seule s'inscrit dans cette foulée la progression de l'Earned Income Tax Credit, programme plutôt modeste à ses débuts. La conception des programmes sociaux préexistants, les tensions interraciales aux États-Unis et les structures législatives comptent parmi les explications invoquées ici pour expliquer la situation des deux pays et leurs différences.
其他摘要:Since the late 1970s, Canada and the United States have quietly developed extensive transfer programs modeled on Milton Friedman's Negative Income Tax (NIT), a design first considered, but rejected, during the 1960s. We first consider why NIT-style transfers have flourished in a period when traditional means-tested, social insurance, and citizenship-based entitlements have been eroding. This historically novel form of state distribution has expanded under conditions of austerity because of its capacity to generate unexpected political coalitions between those seeking retrenchment, on the one hand, and groups defending the redistributive function of state spending, on the other. Second, we ask why adoption of the NIT design has been more extensive in Canada where NIT-style expenditures now account for over 50% of income transfers. In the United States, only the modest, but expanding, Earned Income Tax Credit fits the new formula. Our answers emphasize the design of preexisting policy structures in the two countries, their distinctive social cleavages, and the role of their respective decision-making institutions.