期刊名称:Netcom. Réseaux, communication et territoires
印刷版ISSN:0987-6014
出版年度:1992
卷号:6
期号:2
页码:538-571
DOI:10.3406/netco.1992.1152
出版社:Netcom Association
摘要:À l'instar de certains pays de la C.E.E., l'Italie a vu, elle aussi, éclore plusieurs initiatives en faveur d'une "télématisation" du marché du transport routier des marchandises. Au nombre de quatre, les bourses de fret télématiques du pays sont toutes entrées en fonction courant 89. Leur objectif déclaré est l'optimisation et la rationalisation du transport par l'élimination des voyages à vide. Quelques soient leurs origines - publiques ou privées -, leur statut juridique - s. a. ou consortium -, ou leur "philosophie" - le profit ou l'assistance à la profession -, ces initiatives sont confrontées au même problème ; contourner l'hégémonie des intermédiaires qui, dans ce pays, régissent quasiment toutes les rencontres entre l'offre et la demande de transport. De ce fait, pour avoir une chance de voir décoller les bourses de fret, i.e. de faire confluer vers elles la demande, il n'est pas question de condamner, sans discrimination, le rôle de l'intermédiation dans l'évolution du marché. C'est pourquoi, toute l'attention est détournée sur la figure de "l'agence de transport", symbole aussi traditionnel que générique de l'exploitation du transporteur, que les bourses de fret entendent supplanter, contribuant ainsi à la moralisation du marché. Cependant, quel est l'intérêt de remplacer l'intermédiation d'une agence par celle d'un serveur ? Et les bourses de fret, en révélant aux détenteurs du fret le volume de l'offre de traction, ne sont-elles pas, comme l'affirment les promoteurs de TESEO - la bourse de fret des "transporteurs" -, un nouvel instrument entre les mains des intermédiaires ? Ainsi, conçues primitivement pour optimiser, rationaliser et moraliser le secteur, les bourses de fret télématiques risquent de déboucher sur l'effet opposé : le durcissement de l'exploitation du "padronico" - l'artisan transporteur italien -, précipitant du même coup la décomposition du secteur. A moins que, comme ne le laissent entrevoir certaines données, leux impact sur le montage des chaînes de transporta demeure à jamais marginal, ce qui signifierait, à terme, la remise en cause sinon des bourses de fret elles-mêmes, au moins de leur nombre. Se dirige-t-on, en Italie, comme en France, vers un monopole de fait sur le marché du "marché télématique" dans les transports, et quelle sera la survivante parmi ces qua très initiatives ? Nous abandonnons la réponse à ceux qui nous suivront sur le terrain.