摘要:Aujourd'hui, un certain nombre d'activités sportives sont qualifiées de « fun » ou de « californiennes ». En opposition au sport dit « classique », leurs adeptes valorisent le jeu, le plaisir d'être ensemble, l'humour et les émotions partagées. Ces dénominations caractérisent leur éloi- gnement des aspects « sérieux » des sports de compétition tout en les qualifiant de futiles, légères, marginales, voire socialement immatures. Ce travail, fondé sur l'ethnographie d'une petite communauté de grimpeurs qui s'est approprié une falaise dans le sud de la France, montre que loin d'être futile cette activité est le théâtre d'enjeux sociaux qui dépassent largement la pratique sportive. En effet, si d'un côté la convivialité, le partage et la dimension ludique de l'escalade unissent entre eux certains grimpeurs dans une communauté d'appartenance, d'un autre côté des usages de la violence symbolique et un processus de normalisation des comportements aboutissent à l'exclusion des « autres » (ceux qui ne « jouent pas le jeu du local ») . Ces phénomènes sont interrogés ici car ils montrent comment, à l'intérieur de l'espace des sports, s'actualisent les tensions entre des individus (libres et égaux) et une communauté d'appartenance. En cela, ils interrogent les formes du « vivre ensemble » contemporain.