摘要:Dans une étude minutieuse des représentations philosophiques, littéraires et médicales du corps qui s’est rapidement imposée comme une référence incontournable, Jackie Pigeaud a démontré que le corps antique, telle une enveloppe vide et solitaire ou une médaille à une seule face, ne pouvait être pensé sans l’âme qui l’habite et le vivifie. Pour les « dualistes » qui distinguent l’un de l’autre, comme pour les « monistes » qui y voient deux aspects d’une même réalité, chacun n’a de sens que dans son rapport avec l’autre au sein du « composé humain ». D’un point de vue plus strictement chronologique, cette étude a également établi que la définition des domaines respectifs du corps et de l’âme fut, dès l’Antiquité, l’objet d’une lutte des savoirs, au sein des champs intellectuels qu’étaient la philosophie et la médecine antiques, aussi bien qu’entre elles. L’enjeu de la dispute n’était autre que la définition des contours du domaine d’expertise et d’intervention du philosophe – maître de perfection des âmes – et du médecin – restaurateur des corps 1 .