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  • 标题:La conversion des proprietes conventuelles et l'heritage des communautes religieuses a travers la perspective de l'amenagement du territoire: une etude de cas des > de Sillery.
  • 作者:Berthold, Etienne ; Aubin, Laurent
  • 期刊名称:Historical Studies
  • 印刷版ISSN:1193-1981
  • 出版年度:2016
  • 期号:January
  • 出版社:The Canadian Catholic Historical Assn.

La conversion des proprietes conventuelles et l'heritage des communautes religieuses a travers la perspective de l'amenagement du territoire: une etude de cas des > de Sillery.


Berthold, Etienne ; Aubin, Laurent


Abstract: In the province of Quebec, religious communities have undergone major changes for a number of years, and some have been subject to a drastic drop in their membership. This situation has fostered many different heritage practices which tend to underscore the heritage aspects of religious communities. This article addresses the conversion of convent properties from the viewpoint of heritage and land planning. Through the case study of the historic designated district of Sillery (Quebec City), the article explores the interpretations of religious communities' heritage arising from the conversion of convent properties.

Resume: Au Quebec, depuis quelques annees, plusieurs communautes religieuses connaissent des transformations majeures sous l'effet de l'amenuisement de leurs effectifs. II s'ensuit des manifestations, sans cesse plus nombreuses et diversifiees, visant la mise en valeur de l'heritage des communautes religieuses. Cet article s'interesse au processus de conversion des proprietes conventuelles et a la dynamique patrimoniale qu'il implique du point de vue de l'amenagement du territoire. A travers l'etude de cas du secteur des << grands domaines >> et du site patrimonial de Sillery (Ville de Quebec), l'article retrace et analyse les interpretations associees a la conversion des proprietes conventuelles et, par extension, a l'heritage des communautes religieuses.

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Au Quebec, depuis quelques annees, plusieurs communautes religieuses connaissent des transformations majeures sous l'effet de l'amenuisement de leurs effectifs. Dans un tel contexte fleurissent de multiples manifestations a caractere patrimonial qui tentent de mettre en valeur l'heritage des communautes religieuses. Par exemple, de plus en plus nombreux sont les inventaires et les analyses ethnologiques des coutumes et des gestes quotidiens qui ont marque les etablissements des communautes religieuses (2). Le domaine de l'amenagement du territoire acquiert, petit a petit, une place importante au chapitre des preoccupations relatives a la conservation et a la mise en valeur du patrimoine a caractere religieux en raison des multiples conversions de proprietes conventuelles que suscite la baisse des effectifs des communautes religieuses.

Le present article cherche a demontrer que, dans la perspective de l'amenagement du territoire, la conversion des proprietes conventuelles est susceptible de faire emerger des interpretations (3) de l'heritage des communautes religieuses. Pour ce faire, Particle aborde le patrimoine culturel comme une construction sociale deployee en fonction de preoccupations presentistes. Il adopte egalement une posture hermeneutique qui attribue a Pideologie de la conservation qui est inherente au patrimoine culturel la faculte de produire du sens pour une collectivite donnee.

L'article porte d'abord un regard critique sur le champ de l'amenagement du territoire et il explore trois approches territoriales du patrimoine culturel. II refere ensuite au processus de conservation et de mise en valeur du secteur des <<grands domaines>> et du site patrimonial de Sillery (dans la Ville de Quebec) a titre de terrain d'etude. A travers une approche historique, l'article retrace les grands jalons du developpement des orientations politiques en matiere de conservation et de mise en valeur du patrimoine ainsi que du discours protectionniste qui s'y rattache. A cet egard, il demontre la <<nouvelle>> centralite qu'acquierent les proprietes conventuelles dans le discours en faveur de la protection du secteur des <<grands domaines>> et du site patrimonial de Sillery, tout en mettant en relief les tensions susceptibles d'etre observees entre differentes interpretations de l'heritage des communautes religieuses.

1. L'amenagement du territoire et le patrimoine culturel

En tant que pratique concrete et domaine d'etude, l'amenagement du territoire gagne sans cesse en popularite, au Quebec. Cet etat de fait s'explique par plusieurs facteurs, notamment par le developpement soutenu que connait le cadre legislatif en matiere d'amenagement et d'urbanisme depuis quelques annees, que Ton songe, par exemple, aux multiples ajouts dont la Loi sur la protection du territoire et des activites agricoles (chapitre P-41.1) a fait l'objet depuis la fin des annees 1990 afin de decentraliser le mode de gouvernance du developpement domiciliaire en zone agricole ou, encore, a l'entree en vigueur de la nouvelle Loi sur le patrimoine culturel (chapitre P-9.002), a l'automne 2012, qui a permis de renouveler une partie de l'approche de conservation des manifestations et des objets dits patrimoniaux. La popularite du domaine de l'amenagement du territoire s'explique egalement par Pintensification des debats sociaux qu'il suscite et auxquels les instances politiques doivent preter l'oreille.

Le plus souvent, l'amenagement du territoire est presente comme un domaine au caractere relativement objectif qui a pour but d'etablir la localisation la plus optimale des grandes infrastructures et des grands equipements collectifs (4). Or, l'amenagement correspond aussi, et peutetre meme de facon encore plus fondamentale, a un acte politique par la dimension de planification qu'il comporte, de meme que par le controle de l'usage du sol qu'il souhaite etablir: toute action amenagiste recele des choix politiques, une concurrence des discours et des conflits de representations (5). Par ailleurs, s'il est affaire de discussions et de debats, l'amenagement du territoire touche maintenant de pres les populations locales qui, dans la logique de la democratie participative, cherchent a 1'alimen ter et a le diriger sur la base de leurs preoccupations (6). C'est ainsi qu'une problematique d'amenagement du territoire peut, en un temps tres court, acquerir une portee locale, regionale et nationale tout a la fois. Pour s'en convaincre rapidement, il suffit de regarder les controverses auxquelles ont donne lieu des projets marquants comme la construction de Taeroport de Mirabel, pendant les annees 1970, ou encore le chantier tres actuel entourant la reconstruction de l'echangeur Turcot (7).

Le cercle des objets et des manifestations compris sous le vocable de <<patrimoine culturel>> ne cesse de s'elargir depuis quelques decennies. La legislation quebecoise le reflete directement. En 1922, le cadre de la Loi relative a la conservation des monuments et des objets d'art ayant un interet historique ou artistique, la toute premiere adoptee dans la province de Quebec en la matiere, ne prevoyait guere de mesures de conservation pour les oeuvres et les monuments historiques n'appartenant pas a Thistoire du regime francais (ou ne temoignant pas directement de celui-ci). Au debut des annees 1960, la legislation cheminait de facon considerable en elargissant la notion de monument a l'ensemble architectural et urbain par l'entremise de la creation des arrondissements historiques (aujourd'hui designes <<sites patrimoniaux>>), Quelques annees plus tard, la Loi sur les biens cultureis faisait echo aux preoccupations sociales grandissantes a l'egard de la protection de Tenvironnement en proposant le concept d'<<arrondissement naturel>>. Par la meme occasion, elle laissait definitivement de cote le terme de <<monument>> (historique ou artistique) au profit du <<bien culturel>> dont le sens se rapproche, plus directement, de celui qui est generalement assigne au concept de <<patrimoine culturel>> (8). Pour sa part, la recente Loi sur le patrimoine culturel continue de temoigner de l'elargissement de la notion de patrimoine en reconnaissant notamment l'importance du patrimoine culturel immateriel et en prevoyant des mesures destinees a permettre sa protection et son encadrement.

Il existe plusieurs facons d'aborder le patrimoine culturel sous Tangle de Tamenagement du territoire. L'une des approches, pour le moins pragmatique, consiste a le considerer comme un <<equipement>> collectif qu'il s'agit de localiser de la facon la plus optimale possible afin de contribuer au developpement culturel et ainsi qu'au bien-etre des populations locales. C'est dans cette perspective, par exemple, que la Loi sur l'amenagement et l'urbanisme (chapitre A. 19-1) confie aux municipalites regionales de comte la responsabilite de determiner les parties de leur territoire qui presentent un interet d'ordre historique, culturel, patrimonial esthetique ou ecologique (Article 5).

Une autre approche, plus critique, aborde, pour sa part, le patrimoine sous Tangle des relations qu'il entretient avec la forme urbaine. Cette approche prend, en quelque sorte, la contrepartie de celle qui concoit le patrimoine comme un <<equipement>> collectif depourvu d'ancrage historique qui peut etre implante a peu pres indistinctement sur le territoire. Elle postule plutot que le fait d'instituer et d'encadrer un patrimoine par une serie de mesures legales parfois tres contraignantes mene a la <<mise en reserve>> de pans entiers de villes et de territoires. Il s'ensuit le deploiement d'une ideologie de la conservation (9) qui aurait pour effet d'alterer Tevolution naturelle et normale d'un <<tissu urbain>> portant, de facon innee, le sens de la ville et du territoire (10).

Cette approche a le merite d'etre moins pragmatique que la premiere dont il a ete fait mention plus haut. Cependant, elle parait surdeterminee par une conception typo-morphologique de la realite urbaine qui Tamene a sousestimer une composante essentielle du patrimoine culturel et de Tideologie de la conservation qu'il vehicule, c'est-a-dire sa fonction de production du sens.

En regle generale, la communaute scientifique aborde, de plus en plus, le patrimoine comme le resultat d'un processus de construction sociale (ou <<patrimonialisation>>) (11). Dans cette perspective, les manifestations a caractere patrimonial font l'objet d'un processus de selection investi, de part en part, de preoccupations presentistes (12). Ce processus de selection prend forme autour de pratiques discursives et il reflete plusieurs influences (13) economiques, disciplinaires et, bien entendu, politiques. En tant que construction, le patrimoine culturel se situe ainsi dans le registre de faction politique, qui n'hesite pas a y recourir a des fins de legitimation du pouvoir. <<Patrimonialiser [comme le souligne le philosophe Pierre Lucier] c'est decider, vouloir proposer, parfois meme imposer>> (14). L'etude de la patrimonialisation implique done necessairement celle des ideologies. Sur ce point, il est capital de recourir a l'approche hermeneutique de l'ideologie, puisqu'elle seule permet d'envisager la patrimonialisation, et l'ideologie de la conservation qui la sous-tend, comme un chapitre de la << dialectique de la signification qui constitue une societe>> (15). De ce fait, la <<mise en reserve>> caracteristique de la dynamique du patrimoine culturel n'apparait pas que duperie ou egarement, mais aussi quete de sens et objet de debats. Une telle perspective est d'autant plus utile que la patrimonialisation revet aujourd'hui un aspect social marque en raison des vastes publics qu'elle est susceptible de rejoindre et d'interesser (16).

2. La conversion des proprietes conventuelles et l'heritage des communautes religieuses: le cas des << grands domaines >> de Sillery

Depuis quelques annees, les communautes religieuses connaissent de profondes transformations et certaines d'entre elles sont confrontees a une baisse drastique de leurs effectifs. Ces transformations tiennent, bien entendu, a des facteurs demographiques: l'amenuisement des effectifs des communautes <<'explique, d'abord et avant tout, par le vieillissement de leurs membres. Mais elles refletent egalement des dynamiques d'ordre culturel et spirituel qui peuvent expliquer les difficultes de recrutement au sein d'une epoque marquee par la mutation des pratiques religieuses. Selon la Conference canadienne des eveques catholiques du Canada, en 2009, quelque 150 communautes religieuses etaient en activite au Quebec. Or, la grande majorite de celles-ci est en voie de connaitre des changements majeurs d'ici une dizaine d'annees, lesquels pourront aller, dans certains cas, jusqu'a la disparition (17).

Le declin des effectifs des communautes religieuses entraine l'alienation (le plus souvent par suite de vente) de multiples proprietes conventuelles a la grandeur du territoire quebecois. II en decoule des experiences, de plus en plus nombreuses, visant la conversion des proprietes conventuelles, c'est-a-dire leur transformation en vue d'un changement d'usage. Dans la perspective de l'amenagement du territoire, la conversion des proprietes conventuelles peut etre analysee de plusieurs facons (18). L'aborder sous l'angle de la patrimonialisation et des rapports qu'elle entretient avec l'ideologie de la conservation s'avere utile dans la mesure ou cela permet de faire emerger des interpretations de l'heritage des communautes religieuses. Le cas des <<grands domaines>> de Sillery, sur lequel nous portons maintenant notre attention, s'avere particulierement instructif a cet egard.

Le secteur que Ton appelle <<grands domaines>> de Sillery constitue un ensemble de proprietes foncieres pourvues de vastes terrains qui sont situees sur le chemin Saint-Louis, dans le quartier de Sillery (arrondissement Sainte-Foy/Sillery/Cap-Rouge), a Quebec, sur le promontoire d'exception du Cap Diamant. Les grands domaines ont ete des lieux d'etablissement d'une dizaine de communautes religieuses a compter du dernier tiers du XIXe siecle. Ces communautes se sont implantees sur les vastes proprietes laissees vacantes, pour ainsi dire, par le depart des grands marchands de bois anglophones qui avaient fait la fortune de Sillery dans la premiere moitie du XIXe siecle, a la suite du blocus continental impose par Napoleon (1806) (19).

Depuis quelques decennies, particulierement depuis les annees 2000 qui ont ete marquees par une forte croissance des prix de l'immobilier aux echelles regionale, nationale et internationale (20), les <<grands domaines>> sont au coeur de nombreuses demarches visant le developpement urbain et la densification par l'entremise d'operations foncieres. Depuis 2005, huit proprietes conventuelles ont ete vendues a des promoteurs immobiliers, en tout ou en partie. Les <<grands domaines>> sont situes, pour la majorite, dans le site patrimonial de Sillery. Comme la plupart des sites patrimoniaux (dans l'acception que leur donne la Loi sur le patrimoine culturel), le site de Sillery comporte une superficie appreciable (3,5 [km.sup.2]) et il englobe plus de 350 batiments (21). Selon l'esprit de la Loi sur le patrimoine culturel, il est sous la responsabilite du ministre de la Culture et des Communications. Declare en 1964 dans le meme esprit que ceux du Vieux-Quebec, de Beauport et de Charlesbourg, le site patrimonial de Sillery se distingue de la plupart des autres sites patrimoniaux quebecois par son caractere pittoresque, ses villas et les vues privilegiees qu'il offre sur le fleuve Saint-Laurent.

Sur le plan historique, au debut des annees 1960, le discours en faveur de la protection du site patrimonial de Sillery evoquait surtout <<le cachet historique et artistique de la region>>, sans se reclamer explicitement des proprietes conventuelles ou encore de la presence des communautes religieuses (22). Or, depuis une dizaine d'annees, ce discours se transforme de facon considerable, a la fois dans ses contenus et dans l'intensite des echanges et des debats auxquels il peut donner lieu. La conversion des proprietes conventuelles semble desormais au coeur des preoccupations publiques et des prises de position citoyennes.

Une juste comprehension de la place qu'occupent les proprietes conventuelles dans la patrimonialisation qu'experimente le secteur des <<grands domaines>> de Sillery depuis une dizaine d'annees necessite, d'entree de jeu, le survol des grands jalons qui ont marque cette patrimonialisation du point de vue de l'amenagement du territoire.

A la fin de l'annee 2005, apres avoir ete cede a un promoteur immobilier, le couvent occupe par les Sceurs de la Sainte-Famille de Bordeaux est converti en un immeuble residentiel de 7 etages destine a accueillir des personnes agees. Cette conversion suscite l'inquietude de plusieurs citoyens, groupes d'interet et representants de la Ville de Quebec (23), meme si la propriete, sise sur le versant nord du chemin Saint-Louis, n'est pas formellement comprise au sein du perimetre du site patrimonial. La meme annee, une seconde conversion dans le secteur des <<grands domaines>> a, cette fois, un effet beaucoup plus important. II s'agit du couvent qu'occupaient, depuis 1947, les Soeurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique. Vendue au groupe Domaine Benmore pour la somme de 4,2 millions de dollars, cette propriete conventuelle, qui abrite une villa d'inspiration neoclassique construite dans les annees 1830, est dotee d'un vaste terrain d'une superficie totale de 34 850 metres carres. La conversion du couvent n'implique pas de modification au reglement de zonage. Or, selon la vision des promoteurs, le projet de requalification du domaine Benmore comporte une deuxieme phase beaucoup plus imposante devant mener a la construction et a la mise en marche de quelque 160 unites d'habitation supplementaires au sein de trois batiments possedant au moins 7 etages chacun (24).

[FIGURE 1 OMITTED]

Les projets Domaine Benmore et Sous-les-Bois

[FIGURE 2 OMITTED]

A la suite de l'annonce de cette deuxieme phase, les demarches d'amenagement du secteur des <<grands domaines>> s'activent de facon marquee. La protection du caractere paysager et naturel du secteur est un leitmotiv majeur des interventions amenagistes. En fevrier 2006, la Ville de Quebec decrete un moratoire empechant tout changement de zonage sur les terrains des proprietes conventuelles de Sillery, de la cote Gignac jusqu'au bois de Coulonge (25). La position de la Ville de Quebec repose, en grande partie, sur les orientations du Plan directeur d'amenagement et de developpement. Adopte l'annee precedente, ce plan, qui tient lieu de schema d'amenagement et de developpement, avait prevu affecter la majeure partie du secteur des falaises de Sillery a des usages recreatifs par l'entremise de l'amenagement de pares et d'espaces verts (26). II avait egalement affiche son intention de <<proteger et de valoriser l'arrondissement historique de Sillery et ses composantes patrimoniales (...) [par la confection] d'un exercice de planification detaillee >> (27). Dans cette logique, les autorites municipales entreprennent des demarches afin d'elaborer un programme particulier d'urbanisme, un outil permettant une planification plus detaillee d'un secteur juge particulierement nevralgique pour tout developpement urbain futur. Mais, en vertu de la dynamique des pouvoirs a l'oeuvre au sein d'un site patrimonial (qui, dans le present cas, couvre une grande partie du secteur des <<grands domaines>> de Sillery), la prerogative a l'egard des orientations de developpement revient, d'abord et avant tout, au ministere de la Culture, des Communications et de la Condition feminine. Selon l'esprit de la loi, en 2010, celui-ci annonce son intention d'elaborer un plan de conservation pour le secteur du site patrimonial de Sillery, c'est-a-dire un document normatif qui definit les grandes orientations du secteur en matiere de conservation et de mise en valeur du patrimoine. A la suite de consultations publiques tres prisees et au caractere parfois houleux, le plan est publie a l'ete 2013. Ses orientations principales ont trait, pour la plupart, a la protection du cadre naturel et paysager et des percees visuelles caracteristiques du site patrimonial de Sillery (28). C'est sur la base des orientations du plan de conservation que la Ville de Quebec relance finalement, en 2015, l'elaboration de son programme particulier d'urbanisme. Celui-ci est adopte par le Conseil municipal en decembre 2015.

A travers le deploiement du cadre amenagiste, le discours protectionniste se developpe et se propage a vive allure. Les prises de position en faveur de la protection du cadre naturel et paysager du site patrimonial de Sillery et, par extension, du secteur des <<grands domaines>> sont nombreuses et diversifiees. Si elles s'unissent autour de l'argumentaire paysager, leurs referents sont neanmoins distincts et traduisent des intentions et des interpretations particulieres. Le rapprochement entre deux groupes d'interet fort actifs dans la patrimonialisation des <<grands domaines>>, Heritage Quebec et Action patrimoine, l'exprime bien.

Apparu autour de 2009, le groupe Heritage Quebec se presente comme un organisme a but non lucratif visant la conservation et la mise en valeur du patrimoine, notamment du patrimoine paysager et naturel, de la ville de Quebec. II est associe de pres au groupe Quebec-Arbre qui a pour mission de sensibiliser la population a l'egard du patrimoine arboricole et des boises urbains. C'est principalement a ce dernier titre, ainsi que pour la realisation d'un sender touristico-culturel appele <<Projet de Cap-en-Cap>>, qu'Heritage Quebec prend part au processus entourant l'elaboration du cadre amenagiste relatif au secteur du site patrimonial et des << grands domaines>> de Sillery. Le memoire qu'il depose au moment de la consultation publique en vue de l'adoption du programme particulier d'urbanisme (2015) s'inscrit directement dans cette perspective. Oppose a tout developpement sur le site du Domaine Sous-les-Bois, il dit redouter la perte des caracteristiques historiques et naturelles du secteur des << grands domaines >>, fer de lance du developpement touristique a l'echelle locale (29).

En ce qui concerne Action Patrimoine, cet organisme, plus ancien, plonge ses racines dans l'histoire du milieu des annees 1970 et des premieres luttes urbaines en faveur de la protection du patrimoine et du developpement de la fonction residentielle dans les quartiers centraux. II poursuit desormais la mission de proteger, de mettre en valeur et de faire connaitre le patrimoine bati et les paysages cultureis du Quebec. Le memoire soumis a l'occasion de la seance de consultation en vue de l'adoption du programme particulier d'urbanisme illustre l'attachement qu'a l'organisme pour la conservation du cadre bati. Sa reference au projet du Domaine Sous-les-Bois y est manifeste: <<Les propositions d'amenagement des anciens sites conventuels en attente de rehabilitation sont semble-t-il laisse [sic] au bon vouloir des promoteurs qui eux sont plus interesses a construire de nouveaux edifices que de travailler avec l'ancien (30) >>.

Comme l'illustre la position d'Action Patrimoine, le discours protectionniste prend largement appui sur la conversion des proprietes conventuelles. A cet egard, ce discours se deploie sous deux angles particuliers. D'un cote, il met de l'avant le <<rempart>> que constituent les proprietes conventuelles en faveur de la conservation du cadre naturel et des percees visuelles du secteur du site patrimonial de Sillery. Sur ce point, l'argumentaire dominant consiste a opposer a une densification dite desordonnee l'integrite des proprietes conventuelles sur le plan architectural et paysager ainsi que la perennite des usages qu'elles ont portes ou dont elles se font encore les temoins.

La prise de position de Jean Bousquet, professeur a l'Universite Laval, dans le sillage du moratoire de 2006, temoigne directement du premier volet de l'argumentaire: Les grandes proprietes conventuelles de Sillery constituent, apres Farrondissement historique du Vieux-Quebec et les plaines d'Abraham, la plus grande concentration de lieux historiques et la plus grande superficie de panoramas naturels encore intacts remontant au XIXe siecle a Quebec [...] Afin d'eviter que le futur n'efface un passe encore present [...] c'est d'un projet mobilisateur dont il faut parler: celui de la mise en valeur durable de Farrondissement historique de Sillery, non pas pour la possibilite fonciere de ses plus beaux terrains, mais pour sa valeur historique indeniable et ses boises et paysages naturels d'une beaute exceptionnelle (31).

Quant a l'argument en faveur de la perennisation des usages associes aux proprietes conventuelles, celui-ci trouve de nombreux adeptes resolus a exprimer leur point de vue au moment des consultations qui entourent l'elaboration du plan de conservation. En temoigne notamment une representante du Conseil de quartier de Sillery, un organisme qui, a l'echelle de la Ville de Quebec, tient lieu de comite consultatif d'urbanisme: Les projets de recyclage, assurant la polyvalence des usages, en continuite avec les vocations deja presentes sur le territoire, [doivent etre] privilegies. Y cohabitent, outre l'habitation, des domaines d'activites relevant d'education, de la sante dont les soins palliatifs, de l'agriculture urbaine et meme de la vie communautaire et de l'economie sociale. Ce principe essentiel devra faire l'objet d'une reflexion plus large pour bien baliser la vocation du site patrimonial national, en assurant la polyvalence des usages urbains. [...] Je crois qu'on a deja dit [...] qu'on voulait que les usages qui sont deja actueis soient complementaires, qu'ils soient augmentes, et pour ceux qu'on pouvait privilegier, outre l'habitation, il y avait bien sur la recreation et le pare, mais aussi des usages a caractere social, l'education, l'hospitalier (32).

De l'autre cote, de facon un peu paradoxale, le discours protectionniste est aussi porte a stigmatiser les communautes religieuses qui vendent leurs proprietes aux promoteurs immobiliers. Manifestement preoccupes par la qualite des nouvelles insertions architecturales visant la densification et par le passage au domaine public de vastes terrains susceptibles de rehausser l'offre d'espaces verts, les citoyens et groupes d'interet sont nombreux, au tournant des annees 2010, a accuser les communautes religieuses de se livrer au jeu de la speculation fonciere et, ainsi, de compromettre le caractere d'exception du secteur des <<grands domaines>> et du site patrimonial de Sillery. Les recherches demontrent qu'un tel <<mecanisme>> ressort des dynamiques du patrimoine urbain: la figure du speculateur donne place a des constructions discursives qui offrent un repoussoir permettant de legitimer l'adoption de mesures de conservation patrimoniale (33). Mais la force avec laquelle ce mecanisme tente de s'imposer dans la presente controverse est telle qu'elle amene un groupe de communautes religieuses a prendre position pour faire valoir son point de vue sur la question du droit de propriete, de l'urbanisme et du patrimoine. Dans un memoire commun publie au moment des consultations relatives a l'elaboration du plan de conservation, quatre communautes du secteur deplorent etre victimes d'une <<expropriation deguisee >> en revendiquant <<le droit de disposer librement de [leurs] biens acquis de plein droit>> (34). Ces memes communautes expriment egalement leur point de vue, d'une facon plus etoffee et articulee, dans une lettre ouverte publiee dans le journal Le Soleil le 27 mars 2013: Depuis plusieurs semaines, les citoyens font entendre leur voix sur le Plan de conservation du site patrimonial de Sillery [...] Les prejuges sont persistants quant a notre aisance financiere, mais la realite est tout autre. Nous subissons les contrecoups de la chute importante de nos effectifs, auxquels s'ajoute l'enjeu du vieillissement des religieux et religieuses [...] Contrairement au mythe repandu, nos proprietes ont ete acquises et entretenues a fort prix au fil des annees [...] il n'y a pas si longtemps, nous etions les seules a accorder de l'interet et a reconnaitre une valeur a ces <<espaces de vie>> dont on vante aujourd'hui les qualites. A-t-on besoin de rappeler que nos terrains, maintenant envies et convoites, ont garde leur specificite parce que nous les avons sauvegardes et mis en valeur avant meme la creation de rarrondissement historique ? A present, alors que nos besoins financiers sont criants, il est tout a fait dans l'ordre des choses que nous puissions en tirer les benefices. Pour assurer notre avenir, il est fondamental que nous puissions avoir le droit de disposer librement de nos biens (35).

Un passage d'une entrevue accordee par Sr Helene Marquis, superieure de la Federation des Augustines, a l'emission Second Regard le 17 novembre 2013 rappelle la force avec laquelle le discours protectionniste a pour effet de stigmatiser les communautes religieuses alors meme qu'il evoque simultanement l'importance de leur heritage architectural et la perennite de leurs programmes d'action dans sa lutte pour la conservation et la mise en valeur du caractere naturel et paysager du site patrimonial de Sillery: <<Ca nous tient a cceur le patrimoine, mais seulement que l'entretien de nos soeurs et la survie de nos soeurs, c'est prioritaire>> (36).

Conclusion

Depuis une decennie, soit depuis Femergence de projets majeurs de conversion comme Font ete ceux du Chateau de Bordeaux et du Domaine Benmore (Sous-les-Bois), le secteur des <<grands domaines>> et, plus particulierement, le site patrimonial de Sillery sont entres dans une phase active de patrimonialisation. Certes, le site patrimonial etait declare depuis plusieurs decennies deja, mais jamais il n'avait suscite autant d'attention. Cette attention a d'abord consiste a instituer, de facon formelle, le cadre amenagiste appele a orienter les paradigmes de conservation patrimoniale et a guider le developpement du secteur. Elle a aussi conduit a l'emergence et a la diffusion d'un discours protectionniste. Bien qu'il soit couronne par une preoccupation largement partagee a l'egard de la conservation du caractere naturel et paysager du secteur des <<grands domaines>> et du site patrimonial de Sillery, ce discours comporte plusieurs facettes et il traduit des interpretations particulieres. Les positions distinctes des groupes Heritage Quebec et Action Patrimoine l'expriment bien : le premier porte son attention, en priorite, sur la protection des arbres et du couvert general et le second, sur Fintegrite du cadre bati. II s'ensuit un investissement symbolique de Fideologie de la conservation qui, comme le souligne la pensee hermeneutique, n'est pas que deformation du sens, mais egalement production du sens et facteur d'integration (37). Une telle dynamique devrait nous amener a relativiser une partie des postulats de l'approche typomorphologique de la realite urbaine qui, comme l'exprime a merveille un temoignage entendu lors des seances de consultation en vue de l'adoption du plan de conservation, a tendance a ne percevoir la patrimonialisation que sous l'angle des contraintes qu'elle suscite et des deformations qu'elle induit: La secte des ayatollahs du patrimoine ne se contente plus de reclamer la conservation a outrance de tout ce qui est ancien (...) Elle exige un arret immediat des processus normaux d'evolution des milieux batis et de la transformation naturelle des paysages. Elle ne se contente plus de diaboliser toute demolition, elle diabolise le completement normal des tissus urbains (38).

Au fil du processus de patrimonialisation auquel nous nous sommes interesses, un double discours a Tegard des communautes religieuses s'est fait jour. D'un cote, pour de nombreux acteurs, le maintien de Tintegrite des proprietes conventuelles a pu projeter l'image d'un <<rempart>> a une densification dite desordonnee. De T autre cote, un discours consistant a stigmatiser les communautes religieuses, accusees de se livrer au jeu des speculateurs fonciers, s'est egalement manifeste. Ce discours a devoile la distance considerable qui peut separer une conception lai'que et universaliste du patrimoine culturel de la conception, plus intimiste et plus utilitariste, mise de l'avant par les representants des communautes religieuses de Sillery qui ont pris la parole, en 2013, pour denoncer l' <<expropriation deguisee>> a laquelle ils se sentaient confrontes. Une telle confrontation des perspectives patrimoniales illustre a merveille le fait que la conversion des proprietes conventuelles, lorsqu'elle est abordee comme une manifestation de patrimonialisation et une problematique d'amenagement du territoire, a pour effet de faire emerger des interpretations (parfois concurrentes) de l'heritage des communautes religieuses. A cet egard, le temoignage de Tecrivain et theologien Louis O'Neill a Toccasion des consultations entourant l'adoption du plan de conservation semble tres a-propos: <<Les proprietaires actueis doivent tenir compte du fait qu'ils sont proprietaires prives, mais en se rappelant que toute propriete privee est grevee d'une dimension sociale [...] II y a une expression qu'on trouve par exemple dans les encycliques sociales qui est la suivante, celle de l'idee que la propriete privee est grevee d'une hypotheque sociale, parce qu'on vit dans une societe. (39) >>

Etienne Berthold, avec la collaboration de Laurent Aubin (1)

(1.) Detenteur d'un doctorat en etudes urbaines, Etienne Berthold est professeur adjoint au departement de geographie et directeur du Certificat en developpement durable de l'Universite Laval. Il est specialiste du patrimoine culturel. II s'interesse directement au patrimoine religieux dont il cherche a developper une approche et une interpretation contemporaines. Il collabore activement avec plusieurs communautes religieuses, de meme qu'avec des organismes charges de l'etude et de la conservation du patrimoine religieux. Il a codirige Patrimoine et sacralisation (Multimondes, 2009) et il est l'auteur d'un ouvrage paru aux Publications du Quebec en 2015 qui porte sur l'heritage des communautes religieuses de la ville de Quebec: Une societe en heritage: les communautes religieuses pionnieres de Quebec. En marge de ses activites de recherche, il assure l'encadrement d'une dizaine d'etudiants aux etudes superieures.

Laurent Aubin est titulaire d'une maitrise professionnelle en amenagement du territoire et developpement regional de l'Universite Laval. Il est presentement candidat a la maitrise en sciences geographiques avec memoire a l'Universite Laval et travaille au Centre Urbanisation Culture Societe de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS). Il s'interesse aux enjeux patrimoniaux de l'amenagement durable du territoire, plus particulierement aux debats entourant la requalification des proprietes des communautes religieuses.

(2.) Voir notamment Jean SIMARD, <<Le patrimoine immateriel des communautes religieuses>>, Les Cahiers des Dix, numero 53 (1999), p. 251-287.

(3.) La conception de l'interpretation que nous mettons ici de l'avant est guidee par celle qui emane des Essais d'hermeneutique du philosophe Paul Ricceur. Elle aborde l'interpretation comme : <<le travail de pensee qui consiste a dechiffrer le sens cache dans le sens apparent, a deployer les niveaux de signification impliques dans la signification litterale>>. Paul RICOEUR, Le conflit des interpretations, Essais d'hermeneutique, Paris, Editions du Seuil, 1969, p. 16.

(4.) Pierre MERLIN, L'urbanisme, Paris, Presses Universitaires de France, 2013 (10e edition), p. 97.

(5.) Philippe SUBRA, Geopolitique de l'amenagement du territoire, Paris, Armand Colin, 2007, 326 p.

(6.) Laurence BHERER, <<La democratie participative et la qualification citoyenne: A la frontiere de la societe civile et de l'Etat>>, Nouvelles pratiques sociales, vol. 18, no 2 (printemps 2006), p. 24-38.

(7.) Suzanne LAURIN, L'echiquier de Mirabel, Montreal, Boreal, 2012; Maud Cohen, <<Echangeur Turcot: le temps presse>>, La Presse, 2 juin 2010.

(8.) Nous nous rattachons ici a la definition, simple mais operatoire, du patrimoine culturel que nous avons mise de Tavant dans un ouvrage publie en 2012: <<Un objet, un ensemble d'objets et/ou un heritage immateriel juge(s) digne (s) d'etre conserve (s) et mis en valeur par Tentremise de pratiques de restauration >>. Etienne BERTHOLD, Patrimoine, culture et recit. L'ile d'Orleans et la place Royale de Quebec, Quebec, Les Presses de l'Universite Laval, p. 12.

(9.) Michel LACROIX, Le principe de Noe ou l'ethique de la sauvegarde, Paris, Flammarion, 1997, 156 p.; Henri-Pierre JEUDY, La machinerie patrimoniale, Paris, Sens et Tonka, 2001,127 p.

(10.) Mathieu PAYETTE-HAMELIN, L'integration d'un discours de la conservation a la pratique urbanistique quebecoise: reflexions sur la periode 1960-2006, Maitrise (M. Se. A.), Universite de Montreal, 2007, 161 p.

(11.) A ce sujet, voir notamment: Dominique POULOT, Une histoire du patrimoine en Occident, Paris, Presses universitaires de France, 2006, 192 p.; Lucie K. MORISSET, Des regimes d'authenticite. Essai sur la memoire patrimoniale, Rennes/Quebec, Presses de l'Universite de Rennes/Presses de l'Universite du Quebec, 2009, 120 p.; Eric HOBSBAWM et Terence RANGER (dir.), The Invention of Tradition, Cambridge, Cambridge University Press, 1994 (1983), 322 p.

(12.) Francois HARTOG, Regimes d'historicite. Presentisme et experience du temps, Paris, Points, 2012 (2003), 321 p.

(13.) Sur ce point, voir E. BERTHOLD, Patrimoine, culture et recit, p. 9-28.

(14.) Pierre LUCIER, <<La patrimonialisation comme strategie volontariste: pistes et questions>>, dans Etienne BERTHOLD et Nathalie MIGLIOLI, (dir.), Patrimoine et histoire de Part au Quebec: enjeux et perspectives, Quebec, Les Presses de l'Universite Laval, 2011, p. 53.

(15.) Les travaux du sociologue Fernand Dumont, parmi d'autres, s'inscrivent directement dans une perspective hermeneutique de l'ideologie: <<Les systemes ideologiques sont des achevements qui ne recapitulent ni n'epuisent les rapports sociaux qu'ils assument; par contre, les rapports sociaux empruntent aux ideologies des elements de leur propre emergence. L'ideologie est un travail de synthese, non pas parce qu'elle degagerait, comme la theorie pretend le faire, un modele abstrait qui rende compte d'une totalite concrete: elle est fonction de totalisation. Elle trie, elle reamenage; elle suppose et anticipe aussi. Elle est production specifique. En ce sens, elle n'est necessairement vraie ni necessairement fausse: pas davantage que telle activite de travail [...] Le discours ideologique est un cas, un cas exemplaire de cette immense dialectique de la signification qui constitue une societe>>. Fernand DUMONT, Les ideologies, Paris, Presses Universitaires de France, 1974, p. 47 et 52.

(16.) Martin DROUIN, Le combat du patrimoine, Quebec, Les Presses de l'Universite du Quebec, 2005.

(17.) Lucie K. MORISSET et Luc NOPPEN, <<Les couvents comme patrimoine>>, ARQ Architecture Quebec, no 148 (aout 2009), p. 14-17.

(18.) L. MORISSET et L. NOPPEN, Les couvents comme patrimoine, p. 14; PATRIARCH, Evaluation patrimoniale des couvents, monasteres et autres proprietes de communautes religieuses situes sur le territoire de la ville de Quebec, Ville de Quebec, 2006, plusieurs documents distincts.

(19.) Andre BERNIER, Le Vieux-Sillery, Quebec, Direction generale du patrimoine, 1977, p. 37.

(20.) Etienne BERTHOLD, Le marche immobilier dans l'arrondissement historique du Vieux-Quebec: Etat des lieux, Quebec, INRS Urbanisation Culture Societe, 2013,65 p.

(21.) Suzel BRUNEL, Empreintes & memoire: les arrondissements historiques de Sillery, Beauport et Charlesbourg, Quebec, Publications du Quebec, 2010, p. 9.

(22.) Denyse LEGARE, Etude de caracterisation de Varrondissement historique de Sillery, Quebec, Commission des biens culturels du Quebec, 2004, p. 18.

(23.) Isabelle MATHIEU, <<Sillery s'inquiete de l'invasion des condos>>, Le Soleil, 27 avril 2006.

(24.) II faut souligner que la realisation du projet est retardee jusqu'en 2015, alors qu'en depit d'un avis defavorable emis par le Conseil du patrimoine culturel du Quebec, le ministere de la Culture et des Communications lui donne son appui. Entre temps, en juillet 2012, les promoteurs du projet Benmore acquierent une vaste portion du terrain de la propriete voisine des Religieuses de Jesus-Marie. L'ensemble du perimetre vise par le projet prend desormais le nom de <<Domaine Sous-les-Bois>>.

(25.) Isabelle MATHIEU, <<Condos sur des proprietes des religieuses de Sillery: Un sentier public en monnaie d'echange?>>, Le Soleil, 14 juin 2006.

(26.) Ville de Quebec, Plan directeur d'amenagement et de developpement, Plan d'affectation des sois, arrondissement Sainte-Foy, Sillery, Cap-Rouge, 2005.

(27.) Ville de Quebec, Plan directeur d'amenagement et de developpement, 2005, p. 368.

(28.) Quebec (Province), Ministere de la Culture et des Communications, Plan de conservation. Site patrimonial de Sillery, 2013, p. 61 ss.

(29.) COALITION HERITAGE QUEBEC, Memoire dans le cadre des consultations publiques sur le PPU de Sillery, 2015, p. 15.

(30.) ACTION PATRIMOINE, Position d'Action Patrimoine concemant le PPU de Sillery, 2015, p. 1.

(31.) Jean BOUSQUET, <<Un patrimoine paysager unique au Quebec>>, Le Soleil, 14 novembre 2006, p. 23.

(32.) Conseil du patrimoine culturel du Quebec, Consultations entourant l'elaboration du Plan de conservation du site patrimonial de Sillery, Pierrette Vachon-L'Heureux, Conseil de quartier de Sillery, Seance de consultation de la soiree du 27 mars 2013.

(33.) Etienne BERTHOLD et Guy MERCIER, <<La speculation immobiliere: moteur meconnu de la patrimonialisation. Quelques reflexions sur le cas du Vieux-Quebec >>, dans Lucie K. MORISSET, dir., S'approprier la ville. Le devenir-ensemble, du patrimoine urbain auxpaysages culturels, Quebec, Les Presses de l'Universite du Quebec, 2015.

(34.) QUATRE COMMUNAUTES RELIGIEUSES, Memoire: le statu quo, une expropriation deguisee qui menace la survie meme de nos communautes religieuses, 2013, p. 8. II s'agit des Religieuses de Jesus-Marie, des Soeurs de Sainte-Jeanne d'Arc, des Peres Augustins de L'Assomption et de la Federation des Monasteres des Augustines de la Misericorde de Jesus.

(35.) S'Celine LATULIPPE, Sr Pauline TALBOT, P. Marcel POIRIER, Sr Helene MARQUIS, <<Une expropriation deguisee>>, Le Soleil, 27 mars 2013.

(36.) Second Regard, no 1958, 17 novembre 2013.

(37.) Paul RICOEUR, L'ideologie et l'utopie, Paris, Seuil, 1997. Traduit de l'anglais par Myriam Revault D'Allonnes et Joel Roman.

(38.) Conseil du patrimoine culturel du Quebec, Consultations entourant l'elaboration du Plan de conservation du site patrimonial de Sillery, Pierre Larochelle, Seance de consultation de Tapres-midi du 2 avril 2013.

(39.) Conseil du patrimoine culturel du Quebec, Consultations entourant l 'elaboration du Plan de conservation du site patrimonial de Sillery. Louis O'Neill, Seance de l'apresmidi du 27 mars 2013.
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