摘要:Résumé Plusieurs récits d’Annie Ernaux contiennent des réflexions sur son processus de création, mais c’est surtout dans L’écriture comme un couteau (2003) et Le vrai lieu (2014) qu’elle détaille le lien entre lieux, vie et écriture. Ces deux volumes d’entretiens éclairent l’origine de son désir d’écrire, les motivations et les circonstances qui l’ont poussée à dévoiler certaines expériences indicibles, ainsi que les stratégies de création qui lui ont permis de faire de l’écriture son « vrai lieu ». Après les premiers romans, le rejet de la fiction et des conventions romanesques s’impose à cette écrivaine soucieuse de trouver les mots justes, seuls capables de saisir la vérité de son milieu d’origine. Une fois dépassée l’étape de « l’écriture comme un couteau », elle s’appuie essentiellement sur la mémoire personnelle et collective afin de mieux capter l’intersection des histoires et de l’Histoire. Abstract Several of Annie Ernaux’s works contain reflections on her creative process, but it is in L’écriture comme un couteau (2003) and Le vrai lieu (2014) in particular that she elaborates in detail on the link between places, life, and writing. These two volumes of interviews shed light on the origins of her desire to write, the motivations and the circumstances which pushed her to reveal a number of unspeakable personal experiences, as well as the creative strategies which enabled her to make writing her “true place”. After her first novels, and the subsequent rejection of fiction and of novelistic conventions, it becomes imperative for Ernaux to find the right words, alone able to express the truth of her place of origin. Once past the “writing as a knife” stage, she focuses primarily on individual and collective memory in order to better capture the intersection between stories and History.