期刊名称:VertigO - La Revue Électronique en Sciences de l'Environnement
印刷版ISSN:1492-8442
出版年度:2009
卷号:9
期号:2
DOI:10.4000/vertigo.8728
语种:French
出版社:Les Éditions en sciences de l'environnement VertigO
摘要:La densification qualifiée s’est imposée comme réponse au sein des politiques publiques des villes suisses et plus largement européennes face aux conséquences écologiques lourdes de la métropolisation. Cependant, la réhabilitation urbaine – notamment au travers de la réalisation de « quartiers durables » – tend à engendrer des processus de polarisation sociale, laissant apparaître dans certains cas une profonde contradiction entre les dimensions sociales et écologiques du développement urbain. La mixité sociale est largement prônée comme solution pour diminuer les effets de ségrégation et d’éviction provoqués par les projets de réhabilitation urbaine sur les populations vulnérables. Or, un courant important de la littérature montre que les politiques publiques visant une mixité sociale n’ont pas atteint leurs objectifs. Notre propos est de montrer que pour articuler les dimensions sociales et écologiques du développement des territoires, il s’agit de réfléchir davantage en termes de justice environnementale qu’en termes de mixité sociale, ce qui implique un changement de l’échelle d’analyse et d’action publique. Si le concept de mixité n’a en effet de sens qu’à l’échelle du quartier, celui de justice environnementale invite à penser les polarisations sociales au minimum à l’échelle de la ville-centre, encore mieux, à celle de l’agglomération. L’article s’attache dans un premier temps à montrer quelles sont les questions sociales soulevées par les dynamiques d’urbanisation en Suisse, soit les processus de polarisation et de ségrégation sociales en général et de gentrification en particulier. Dans un deuxième temps, nous expliquons pourquoi les politiques de mixité sociale ne nous paraissent pas former une réponse satisfaisante aux inégalités territoriales identifiées. Cela nous amène à justifier la pertinence du concept de justice environnementale et à montrer, en prenant pour exemple les grandes transformations en cours à Lausanne – création d’un quartier durable et de nouvelles infrastructures de transports – en quoi l’application de ce concept invite à penser un nouvel agencement des priorités de l’action publique.
其他摘要:The model of the dense city has become the favored answer of public policies in Swiss and more generally in European cities regarding the ecological consequences of metropolisation. However, urban renewal – in particular through the construction of « sustainable districts » - tends to induce social polarisation, thus revealing a deep contradiction between the social and ecological dimensions of urban development. Social mixity is widely promoted as a solution for reducing segregation and eviction of vulnerable populations by urban renewal projects. Yet a wide literature trend shows that many public policies aimed at social mixity did not reach their goal. Our intention here is to argue that in order to articulate the social and ecological dimensions of territorial development, we should rather think in terms of environmental justice than in terms of social mixity. This in turn entails changes both in the scale of analysis and in public action. If the concept of mixity makes sense only on the scale of neighbourhood, the concept of environmental justice invites thinking about social polarisations at least on the scale of city-center or, still better, on the scale of metropolitan area. In this paper, we first attempt to outline what the social issues related to urbanisation in Switzerland are, i.e. social polarisation and segregation, and more particularly gentrification. Secondly, we explain why public policies aimed at social mixity do not seem to constitute a satisfactory answer to the identified territorial inequalities. This leads us to justify the relevance of the concept of environmental justice and to point out how, looking at the example of the wide transformations taking place today in Lausanne – development of a sustainable district and of new transport infrastructures –, the concept operationalisation invites thinking about a new organization of priorities of public action.