End-of-life care: a public health matter/Les soins de fin de vie: une question de sante publique.
Potvin, Louise
In a way that is indicative of the broad consensus surrounding this
question, the newly-elected Quebec government reopened the issue of
end-of-life care exactly where the PQ government it defeated had left
it. It did so by having Bill 52, an Act respecting end-of-life care,
adopted.
By a vote of 94 to 22, with no abstentions, Quebec's National
Assembly approved the Bill prepared by the former government. This Act
deals with what is generally referred to as medical assistance in dying,
and proposes "terminal palliative sedation" as a care option
for individuals suffering from incurable and debilitating illnesses who
wish to exercise their decision-making power at this final stage of
their life. The explanatory note that serves as a preamble to this Bill
is very clear concerning the nature of this Act. "The purpose of
this bill is to ensure that end-of-life patients are provided care that
is respectful of their dignity and their autonomy and to recognize the
primacy of wishes expressed freely and clearly with respect to
end-of-life care."
It is a law that, subject to a number of clearly stated criteria,
particularly in Article 26, gives the same power to all citizens who are
in a position to make an informed decision on the way in which they want
to live their final moments. The act obliges establishments that provide
palliative care to make terminal palliative sedation available as an
option for patients who meet the eligibility criteria. In stating
clearly that each individual who meets the criteria of the law has the
power to choose the care that suits them, and also to reconsider this
decision at any time, this law clearly promotes the empowerment of
patients through to the very end of life.
Of course, this law does not have unanimous social support.
Everybody has a horror story to tell about potential medical abuses and
about what could happen if. But, the law is clear. It applies only to
adults who are able to make this decision for themselves. Since this law
affects potentially all citizens, and since the end of life and
one's death represent the final stage of a life's journey, a
stage which, research has taught us, can be lived serenely and possibly
even in a health-promoting way, it should be a matter of concern to the
public health community in Canada.
First, it is very likely that since this law contravenes certain
provisions of the Criminal Code of Canada, the Government of Canada,
like other interest groups, will challenge its constitutionality before
the Supreme Court. Since it is fundamentally a question of health and of
power over one's life, it seems to me that the Canadian public
health community must take a public position with regard to this law.
Personally, I believe that it is a question of rights and dignity
and I speak in favour of our developing arguments in support of this
law. Basically, it is a matter of preserving, for as many people as
possible, the broadest possible range of care possibilities at this
stage of life. Then, should Quebec be able to preserve and maintain its
law, it will also become an issue of equity for other Canadians. It
would be unjust should other Canadians not have the same access to such
care at the end of their lives as do those in Quebec. Would we see sick
and vulnerable people travelling to Quebec to access the death they
desire? Would we deny them the right or the possibility of dying with
dignity, surrounded by those who are dear to them and who can support
them on this final journey? Would this be, yet again, a privilege to
which only the most affluent those capable of mobilizing the resources
to travel safely to Quebec --can aspire? A responsible public health
community must foresee these possibilities and begin a discussion that
will detail action to provide equity, dignity and health for all.
Our world is changing. Science and knowledge of life in all its
forms open the possibility of choices to all citizens that previous
generations could never have anticipated. Citizens of today's
modern societies want to exercise the control that this information
allows them to have over all aspects of their life, from cradle to
grave. The feeling of control and effective mastery of one's life
are cherished values for public health. We believe these values are
essential to health and welfare. This is what brings Quebec's law
on end-of-life care into play, and it is these values, very much in
agreement with those that support public health's action, that
should engage us.
Louise Potvin
Scientific Editor
De maniere assez symptomatique du large consensus autour de la
question, le gouvernement nouvellement elu du Quebec a repris la
question des soins de fin de vie exactement la ou l'avait laissee
le gouvernement pequiste qu'il a defait, et a fait adopter le 5
juin dernier, le projet de Loi 52 concernant les soins de fin de vie. A
quatre-vingt-quatorze voix contre vingt-deux, et sans aucune abstention,
les deputes de l'Assemblee nationale du Quebec ont approuve le
projet de loi prepare par le gouvernement precedent. Cette loi encadre
ce qu'il est generalement convenu d'appeler l'aide
medicale a mourir et propose la << sedation terminale palliative
>> comme une option de soin pour les personnes atteintes
d'une maladie incurable et debilitante et qui souhaitent exercer
leur pouvoir de decision sur cette etape ultime de leur vie.
D'ailleurs la note explicative qui sert de preambule au projet de
loi est tres claire sur la nature de cette loi. << Ce projet de
loi a pour but d'assurer aux personnes en fin de vie des soins
respectueux de leur dignite et de leur autonomie et de reconnaitre la
primaute des volontes relatives aux soins exprimees clairement et
librement par une personne. >> C'est une loi qui, selon un
certain nombre de criteres clairement enonces notamment a l'article
26, donne le meme pouvoir a tous les citoyens qui sont en etat de
prendre une decision eclairee, sur la maniere dont ils veulent vivre
leurs derniers moments. La loi oblige les etablissements qui prodiguent
des soins palliatifs a rendre disponible la sedation terminale
palliative comme option pour les patients qui rencontrent les criteres
d'admissibilite. En enoncant clairement que chaque individu qui
repond aux criteres de la loi a le pouvoir de choisir les soins qui lui
conviennent, et aussi de revenir sur cette decision en tout temps, cette
loi promeut nettement l'empowerment des patients, et ce
jusqu'a la toute fin de la vie.
Bien sur, socialement cette loi ne fait pas l'unanimite. Tout
le monde a une histoire d'horreur a raconter sur les abus medicaux
possibles et sur ce qui pourrait arriver si ... Mais la loi est claire.
Elle ne s'applique qu'aux personnes majeures et qui sont en
mesure de prendre cette decision pour eux-memes. Puisque cette loi
touche potentiellement tous les citoyens, et que la fin de vie et la
mort representent l'etape ultime d'un parcours de vie, etape
qui, nous apprend la recherche, peut etre vecue sereinement et
eventuellement meme de maniere salutogenique, la sante publique
canadienne doit se sentir interpellee par cette loi.
Tout d'abord, il est tres probable que puisque cette loi
contrevient a certaines dispositions du Code criminel du Canada, le
Gouvernement canadien tout comme d'autres groupes d'interet en
conteste la constitutionnalite devant la Cour supreme. Puisque
c'est fondamentalement une question de sante et de pouvoir sur sa
vie, il me semble que la sante publique canadienne se doit de prendre
des positions publiques en regard de cette loi. Personnellement, je
crois que c'est une question de droit et de dignite et je plaide
pour que nous developpions les plaidoyers en faveur de cette loi. Il
s'agit essentiellement de conserver au plus grand nombre
d'individus le plus large eventail de possibilites de soins a cette
etape de la vie. Ensuite, dans la mesure ou le Quebec pourrait preserver
et maintenir sa loi, cela devient une question aussi d'equite pour
les autres Canadiens. Il est injuste que des Canadiens en fin de vie
n'aient pas acces, comme les Quebecois, a cette possibilite de
soins. Verra-t-on des personnes malades et vulnerables se deplacer vers
le Quebec pour acceder a la mort qu'ils souhaitent? Leur niera-t-on
le droit ou la possibilite de mourir dignement entourees des personnes
qui leur sont cheres et qui pourraient les accompagner dans ce dernier
voyage? Sera-ce encore une fois un privilege dont seuls les mieux
nantis, capables de mobiliser les ressources pour se deplacer
jusqu'au Quebec de maniere securitaire, pourront se prevaloir? Une
sante publique responsable se doit d'envisager ces possibilites et
d'amorcer une reflexion qui eclairera une action porteuse
d'equite, de dignite et de sante pour tous.
Notre monde change. La science et les connaissances concernant la
vie sous toute ses formes ouvrent a tous les citoyens des possibilites
de choix que les generations precedentes n'avaient aucun moyen
d'anticiper. Les citoyens de nos societes modernes veulent exercer
tout le controle que ces connaissances leur permettent d'avoir sur
tous les aspects de leur vie, et ce, de la naissance a la mort. Le
sentiment de controle et la maitrise effective sur sa vie sont des
valeurs cheres a la sante publique. Ces valeurs representent
croyons-nous, des conditions essentielles du bien-etre et de la sante.
C'est ce que met en jeu la loi quebecoise sur les soins de fin de
vie et ce sont ces valeurs, tres en accord avec celles qui soutiennent
l'action de la sante publique, qui devraient nous interpeller.
Louise Potvin
Redactrice scientifique