期刊名称:Cahiers de Narratologie. Analyse et théorie narratives
印刷版ISSN:0993-8516
电子版ISSN:1765-307X
出版年度:2006
期号:13
DOI:10.4000/narratologie.349
语种:French
出版社:REVEL
摘要:Pensée pour la critique, la notion d’intertextualité peut, à première vue, sembler redondante ou sans pertinence. Nous montrons, à partir d’un chapitre de Maurice Blanchot tiré de L’Entretien infini, qu’au contraire, elle prend tout son sens comme dimension spécifique de tout texte littéraire.Le texte critique n’est pas seulement ce discours superflu, qui vient se greffer sur les œuvres tel un parasite, il est indissociable de l’écriture même des œuvres, parce qu’il indique, rend visible peut-être, ce que l’œuvre elle-même doit aux œuvres qui l’ont précédée et qu’elle poursuit. Il peut, dans cette perspective, n’être donc pas discursif, mais constituer une dimension du texte, ainsi que le sous-entendait Genette dans Palimpsestes lorsqu’il exemplifiait la catégorie métatextuelle par une référence non explicite (Diderot dans Hegel). On pourra avancer, à partir de la réflexion blanchotienne, que la critique et l’intertextualité sont une seule et même réalité du texte, si l’on confère à la critique le sens quasi non discursif qu’on peut déduire des propositions de Blanchot dans « Le pont de bois ». En ce sens, l’intertextualité critique ne serait pas une sorte de sous-catégorie de l’intertextualité, mais toute intertextualité serait fondamentalement critique. Il nous semble que ce lien entre intertextualité et critique ouvre une voie de réflexion sur la dimension temporelle de la littérature. En reprenant la définition lévinassienne du temps, nous suggérons que l’intertextualité révèle la dimension fondamentale à l’autre qui se joue dans la littérature et que cette dimension est le temps.