Les Premières Nations peuvent avoir un risque plus élevé d’exposition aux contaminants en raison de la consommation d’aliments traditionnels. L’objectif de cette étude était de mesurer les concentrations de métaux et d’organochlorés dans les aliments traditionnels couramment consommés par les Premières Nations au Canada et estimer le risque d’exposition alimentaire.
Les données ont été recueillies dans le cadre de l’Étude sur l’alimentation, la nutrition et l’environnement des Premières Nations (2008–2018), une étude participative. Des échantillons d’aliments traditionnels ont été prélevés par les membres de la communauté et les concentrations de métaux et d’organochlorés ont été mesurées. L’apport quotidien moyen pondéré pour la population de contaminants provenant du système alimentaire traditionnel a été estimé. Les quotients de risque (QR) ont été calculés en divisant l’apport par les valeurs toxicologiques de référence (VTR).
Un total de 2 061 échantillons d’aliments (différentes parties et organes) de 221 espèces ont été collectés. Les concentrations les plus élevées de cadmium ont été trouvées dans les reins des mammifères terrestres : le rein d’orignal était le principal contributeur aux apports en cadmium. La viande de mammifères terrestres et d’oiseaux présentait les concentrations de plomb les plus élevées et était le principal contributeur aux apports en plomb. La concentration en arsenic était la plus élevée dans les algues tandis que la crevette était le contributeur le plus important pour ce contaminant. Les concentrations de mercure et de méthylmercure étaient les plus élevées dans la viande de phoque du Groenland, le doré jaune et le brochet contribuant le plus aux apports de ces contaminants. La viande de phoque du Groenland présentait également les concentrations les plus élevées de p,p′-DDE et de BPC, et la graisse d’eulikan et le saumon en étaient les principaux contributeurs. Le pourcentage d’adultes consommant des aliments traditionnels qui dépassaient les VTR était de 1,9 % pour le cadmium, 3,7 % pour le plomb, 13,6 % pour l’arsenic, 0,7 % pour le mercure et 0 % pour le p,p′-DDE et les PCB. Tous les QR médians et la plupart des QR du 95e centile étaient inférieurs à 1.
Ces résultats peuvent être utilisés comme référence pour les futurs programmes de surveillance et pour soutenir les programmes d’évaluation des risques.