Décrire la prévalence de l’insécurité alimentaire chez les ménages des Premières Nations du Canada tout en identifiant les obstacles et les facilitateurs de l’alimentation traditionnelle (AT).
L’étude sur l’alimentation, la nutrition et l’environnement des Premières Nations dans les réserves est une étude participative pancanadienne des ménages des Premières Nations. Le module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages a été utilisé pour tenir compte des défis liés au revenu qui confrontent les ménages des Premières Nations. Les ménages ont été classés comme étant en sécurité alimentaire ou insécurité alimentaire marginale, modérée ou sévère. Des obstacles et facilitateurs à l’accès et à l’utilisation des AT ont été identifiés pour décrire l’expérience autochtone.
Près de la moitié des ménages dans les réserves des Premières Nations dans notre étude étaient en situation d’insécurité alimentaire et la prévalence était supérieure aux ménages non-Autochtones du Canada. L’insécurité alimentaire dans les réserves était plus élevée dans les régions de l’Ouest. Les ménages des Premières Nations ayant des enfants ont connu une plus grande insécurité alimentaire que ceux qui n’en ont pas. Plus d’adultes que d’enfants ont connu une insécurité alimentaire sévère. La plupart des adultes aimeraient avoir plus d’AT dans leur alimentation, mais affirment que des facteurs tels que les contraintes financières et domestiques, les activités industrielles, les réglementations gouvernementales, les changements climatiques et la peur de la contamination empêchent un meilleur accès. Les coûts des aliments étaient considérablement plus élevés dans les communautés isolées des Premières Nations, mais l’isolement n’était pas associé à la sécurité alimentaire dans l’analyse multivariée.
Les systèmes existants ont échoué à freiner l’insécurité alimentaire chez les ménages des Premières Nations. L’amélioration de la sécurité alimentaire dépend de la réalisation de la souveraineté alimentaire autochtone, une clé pour la conservation à long terme des ressources naturelles et pour une gestion partagée de ces ressources par les peuples autochtones. Des études menées dans une perspective autochtone sur la faisabilité d’améliorer l’accès aux AT sont encore nécessaires.